De façon toujours nouvelle, cet italien de Paris trouve des métaphores en images finement dissimulées, le plus souvent avec un humour ironique, pour représenter des relations complexes.
Oui même la sonorité du mot et les jeux de mots sont répercutés par lui dans des peintures généralement claires et lumineuses, se voulant uniquement belles, qu'il s'agisse d'associations avec sa patrie ensoleillée ou de son amour pour la France.Cette apparence gaie, exprimée avec légèreté et élégance, résulte d'une technique picturale méticuleuse, d'un instinct fabuleux pour des valeurs et des contrastes de couleur, ainsi que de la poésie qui est présente dans chaque détail, chaque ligne. Son pouvoir fantastique vient de ce qu'avec la seule couleur il saisit toujours l'essentiel des choses et des matières...
Extrait d'un article du Reinische Post, par H K Pesch.
L'art de Virgilio est constamment le fruit de confrontations et d'amalgames qui nous étonnent d'abord et dont on finit par subir l'envoûtement. Il y a dans sa peinture un mélange subtil de rêve et de réalité. C'est à la fois un réaliste et un surréaliste. Il abandonne en pleine nature un fauteuil démantibulé. Un arbre déraciné entraîne avec ses racines les pavés de la route, tandis qu'une bicyclette rouge attend son propriétaire...
Même lorsque le réalisme semble le plus naturel, le surnaturel
est latent et nous trouble. L'art de Virgilio est un art d'une grande probité,
qui a su concilier d'une façon très personnelle l'imaginaire
et la réalité, le quotidien et l'éphémère.
Georges Pillement.
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Conversation face à la mer H s Toile 65x46cm |
La Solitude H s Toile, 100x81cm
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Chaises longues H s Toile, 65x50 cm |
L'arbre barbelés H s Toile, 73x60cm
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Le figuier H sToile 50x40cm |
L'arbre jaune H sToile, 100x81cm
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L'arbre rouge H sToile, 100x81cm |
Le petit Miterrand H sToile 55x38cm |
Le grand arbre H s Toile, 130x97cm
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L'envolée H sToile 50x65cm
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L'enfant à la balle H sToile, 50x70cm
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Les indifférents 2 H s Toile 61x54 cm |
La tempête H s Toile, 50x70cm
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L'annonciation H s Toile, 92x73cm |
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L'usine de Bobigny, H s Toile, 55x46cm
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Petit Positano, H s Toile 59x43 cm |
Leçon de rhétorique H s Toile 50x70cm
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Les trinités, H sur toile 1970, 30x40cm |
La pomme de pin, H s toile 30x50cm |
Bouquet lys jaunes, H s Toile, 50x70cm |
L'évasion H s Toile, 46x38cm |
Les roses jaunes sur fond rouge H s Toile, 50x70cm
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Les anémones H s Toile 55x46cm |
Hommage à Magritte H s Toile 81x54 cm |
La feuille de chou, H s Toile 100x81cm |
Virgilio a réalisé
de nombreux décors de théatres en Italie, notamment à Bologna,
dans des pièces de L Machiavelli et L Leonesi.
L'occasion s'est présentée en France pour le théatre de
Neuilly, en 1985. Virgilio a réalisé les décors et dessiné
les costumes de "l'Avare" de Molière.
Il s'est attaché à rendre scénographiquement le contexte
historique, social et psychologique, en donnant au décor l'aspect d'un
appartement bourgeois, descendant de bourgeois normaux, dans un quartier représentatif,
tel que l'était le Marais à l'époque de la comédie
de Molière(...).
Les médaillons, les abaques, les armoiries de marchands trouvaient ici
leur place un peu par caricature, mais également pour remplir l'espace
scénique et impliquer tout à chacun dans un même tableau.
Des balustres créaient des clairs-obscurs baroques tout en surlignant
les différences de classes sociales.
Un arbre magique derrière la grille du jardin représentait le
trésor d'Harpagon, tandis qu'à l'opposé une "sculpture",
composée de chaises cassées, démontrait une incurie pernicieuse.
L'idée des costumes résultait d'une recherche sur des gravures
d'époque. J'avais cependant évité galons et dorures, afin
que l'attention du spectateur se porte plus sur l'acteur que sur
les habits. Enfin, pour que le "réel théatral" puisse
nous guider dans le poème de Molière, j'avais utilisé des
tons entiers, comme on en trouve dans les tableaux de La Tour et Guido Reni.
L'artiste a réalisé de nombreux décors dès les années 1970 à 1973 avec une fresque de 25m2 pour le centre culturel de Bobigny. Virgilio réalise plusieurs commandes officielles à Paris dans le cadre du 1%. Il s'agit de fresques ornant les murs de plusieurs écoles. En 1985, pour une école du 11ème arrondissement, rue Pihet. l'année suivante, il réalise une huile sur toile de 3.50 x 2m, pour la ville de Paris, . En 1987, il décore une salle du collège rue Yvonne le Tac , dans le 18ème arrondissement de Paris. En 1989, également pour les écoles maternelles et élémentaire rue ferdinand Flocon toujours dans le 18ème .
Il travaille aussi sur des chantiers privés. Il réalise des fresques pour des demeures privées en particulier un décor de piscine (53m x 2.5m) pour une villa de Genève en 1989.
La fresque de Lattes, en 1993, est cependant la réalisation la plus documentée. Il s'agit d'une toile peinte à l'huile et marouflée sur un mur convexe de 8 m. x 3 m. ornant le salon des mariages de Lattes, dans l'Hérault.
Le sujet rappelle le passé historique de la région avec sa voie romaine, ses fragments, ses paysages et ses activités maritimes. Le couple illustre l'humanité et sa continuité, par l'enfant s'ouvrant à la connaissance et à la science mathématique représentée par les cubes...
Son dernier grand chantier est la restauration de fresques du XVIème siècle et de tableaux de l'ancien couvent des capucins de la Romita, l'école américaine de peinture, à Terni en Italie, courant 1997-1998.
"De l'art, de l'argent, de la vanité"
"Examinons les budgets nécessaires aux différentes activités artistiques. Pour le budget d'un musicien, il y a la location d'un piano ou d'un autre instrument, l'achat du papier à musique, des partitions, pour la danse, des chaussons, pour un poète, un bureau un peu de papiers etc...
Par contre, pour les acteurs des arts plastiques, si nous regardons de près les fabricants de matériel pour les Beaux-Arts, tout le marketing qui est fait autour de ces produits, nous arrivons à une masse d'affaires très importante, sans compter les éditions d'art, le nombre incroyable de galeries et , pour certaines, le prix de location de leurs cimaises, il nous vient alors le soupçon qu'une force mystérieuse et bien spéculative pousse le monde vers les arts plastiques.
Le nombre exagéré de journalistes interessés par la culture et le développement des activités plastiques, le nombre faramineux de musées, leur personnel, etc...etc...incitent à la liberté d'expression. Quand finalement la qualité du produit en question est d'une incompréhensible incompréhension, je me demande à quoi bon tout cela, surtout si on considère que les protagonistes, c'est-à-dire les artistes, sont payés moins que les chômeurs, c'est à dire moins qu'au smic.
Mais cela n'a pas d'importance si quelqu'un se perd en cours de route, il y a toujours un vent qui pousse de nouvelles couches de vaniteux et de vaniteuses qui sont là, à pratiquer leur "Art", plus art que l'art, comme le blanc plus blanc de Coluche."
"Un problème d'ésthétique"
"Un de mes élèves, lors de la composition d'une nature morte, un vase avec des fleurs blanches, avait exagéré, en parfait dilettante, la quantité de matière pour la description des fleurs. Je lui fis remarquer que cet effet était désagréable et même un peu vulgaire. Je pris une feuille de papier blanc que j'ai pressée sur la toile comme un buvard, afin d'absorber l'éxcédent de peinture. A la fin de l'opération, tout à fait par hasard, la toile avait pris un aspect sacrément harmonieux, au point de déclancher l'admiration de toutes les personnes présentes dans l'atelier. Malgré cela, j'ai dit à l'élève de continuer le travail, pour qu'il accouche d'un résultat propre à sa sensibilité. Cela n'a réjoui personne.
Le même soir, j'avais des invités compétents en matière d'art plastique. Pour animer la conversation et connaître l'attitude de chacun, j'exposais le problème. La question était de savoir si l'art avait besoin du "casuale" autrement dit du hasard. Les présents étaient divisés en deux : ceux qui disaient que le produit fini est ce qui compte et ceux qui disaient que le produit obtenu par l'intelligence est celui qui porte la responsibilité de l'art. Je suis partisan de cette deuxième position. Et dans le cas spécifique, j'avais du mal à fixer l'attribution d'"oeuvre" du moment que c'était moi qui avais désépaissi les couleurs. Je me méfais de la bonne foi des partisans du "casuale" car le terme récurrent vis à vis de la peinture obtenue était "génial". Ce mot ne veut rien dire et quand les mots n'ont pas de sens, il est impossible de défendre une théorie.
A mon jugement, une oeuvre, qu'elle soit art ou artisanat, doit être le fruit de la conscience et de la connaissance. Sinon, il faut changer de métier."